Jules César
Robert Etienne
En dépit de l'admiration qu'on porte depuis toujours au conquérant des Gaules, au vainqueur de la guerre civile, à l'amant de Cléopâtre et au bâtisseur d'empire, on a trop longtemps méconnu la singularité de César. On en a souvent fait un patricien soucieux de sauvegarder les positions de l'aristocratie, un soldat heureux mais surtout habile propagandiste, un autocrate aspirant à la tyrannie et peu regardant sur les moyens. C'est mal mesurer la part prise par son génie propre dans sa destinée : il ne s'est ni servi ni prévalu de sa naissance, comptant plutôt sur sa force de séduction et son charisme. Refondateur des institutions d'une République à bout de souffle, architecte d'une nouvelle société faisant leur place à des couches nouvelles, unificateur et organisateur des conquêtes de Rome, cet homme quasi invaincu n'échoua qu'en un seul domaine : se constituer un parti assez solide pour asseoir durablement sa domination sur l'Etat. Les conjurés des ides de mars (44 av. J.-C.), unis par la détestation qu'ils lui vouaient, l'assassinèrent sans profit réel. Car son œuvre répondait à une telle nécessité historique qu'elle devait lui survivre des siècles : en peu d'années, son fils (adoptif) put faire fructifier un héritage qui était au fondement de l'exceptionnel rayonnement qu'eut le « siècle d'Auguste ». Lire la suite
326 pages | Couverture brochée en couleurs | Format: 135x215